Mon potager plaisir : rencontre avec le maraîcher bio Didier Flipo
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Que vous soyez débutant ou jardinier confirmé, il n’est pas toujours évident d’avoir un beau potager. Comment le bichonner pour avoir de belles récoltes tout au long de l’année ? C’est ce que Didier Flipo, maraicher bio depuis 2010, vous propose de découvrir à travers une formation en ligne, dans laquelle il partage ses astuces et techniques pour avoir des plantes en pleine santé. Entretien avec le fondateur de Mon potager plaisir.
Didier Flipo : Il y a deux stratégies complémentaires. La première, c'est de choisir des légumes qui vont pousser très rapidement comme les radis ou un mélange de jeunes pousses plutôt dense (moutarde, chou chinois, mizuna, salades…) que vous allez pouvoir récolter rapidement au printemps, trois semaines ou un mois plus tard. La seconde, c’est de mettre en terre des légumes qui pousseront un peu plus tard. C’est tout bête, mais le meilleur choix est de privilégier les légumes qu’on aime ! Quand on débute, on a besoin d’avoir un retour sur investissement rapide et qui fasse plaisir.
D.F. : Souvent, on n’ose pas semer trop de plantes dans un petit espace. Le problème est que l’on se retrouve avec un potager qui produit très peu et dont on est déçu. Mieux vaut le densifier et le remplir au maximum. Plus il va y avoir de vie dans le potager, plus il y aura de vie dans le sol et plus les plantes seront en bonne santé.
D.F. : Une des plus grandes erreurs est de commencer trop grand. Au tout début du printemps, on a souvent envie de faire plein de choses et on le regrette en mai-juin en voyant qu’on est envahi par un entretien qu’on n’arrive pas à contrôler. Quand on met en terre des légumes, c’est important d’avoir en tête la place qu’ils occuperont un ou deux mois plus tard. Autre précaution à prendre si vous faites du compost : ne mettez pas trop d’agrumes, d’alliacées (ail, oignons, échalotes) et d’herbes aromatiques au risque de ralentir sa décomposition.
D.F. : Contrairement à ce qu’on recommande habituellement, je vous invite à tout mélanger sans vous poser la moindre question ! Dans la nature, les plantes germent là où les graines tombent. Les endroits les plus luxuriants, ce sont toujours les coins de nature sauvages, rarement les potagers cultivés.
D.F. : Je conseille très fortement de ne pas travailler le sol et de ne jamais avoir le sol à nu. Sinon, on va fortement handicaper tous les micro-organismes qui y vivent et qui eux ont besoin d’avoir un sol qu’on laisse en bon état. Utiliser du paillage permet de protéger cette vie souterraine des intempéries (gros orages, coups de froid ou de chaud…). Résultat : cette dernière nous le rendra au centuple en nourrissant en retour nos plantes du potager ! Autre atout du paillage, c’est qu’il permet d’économiser de l’eau et d’en stocker davantage dans le sol, ce qui s’avère très utile en cas de sécheresse. On peut le réaliser avec du foin, de la paille, des feuilles mortes, du BRF (Bois Raméal Fragmenté), des mauvaises herbes arrachées, des fougères ou encore des déchets de culture.
D.F. : À partir du moment où on a compris que c’était la vie du sol qui nourrissait nos plantes, passer le motoculteur par exemple, ça revient à mettre un gros bazar dans leur habitat. On contraint les micro-organismes de remonter à la surface alors qu’ils ont besoin d'être en profondeur et inversement. Ça va non seulement les tuer en grande partie, mais aussi tuer les vers de terre qui sont de précieux alliés. La structure du sol sera également brisée car transformée en une poudre qui ne se tient plus et qui va se tasser au premier orage, empêchant l’eau de bien circuler. L’utilisation de pesticides, fongicides et insecticides est une autre fausse bonne idée. Ces produits ne sont pas sélectifs et vont éradiquer des alliés qui nourrissent les plantes potagères.
D.F. : Oui, mais cela dépend d’énormément de paramètres : la qualité du sol, le climat dans la région, le microclimat urbain, la biodiversité présente au sein et autour du potager (car elle va améliorer la santé des plantes et donc les rendements)… et bien sûr le temps qu’on y passe. Ce n’est pas une question d’expérience, tout le monde peut y arriver ! En revanche, si être autonome pendant les trois quarts de l’année est jouable, l’être sur 12 mois, ça devient beaucoup plus dur, notamment en fin d’hiver et en début de printemps.
D.F. : Le meilleur conseil qu’on peut donner, c’est l’anticipation. Il faut favoriser un maximum de biodiversité dans le potager et à proximité immédiate. Plus on va avoir de diversité (haies, murets de pierres sèches, tas de bois, bandes enherbées, ronciers, point d’eau…), plus il y aura d’auxiliaires de culture et beaucoup moins de ravageurs et de maladies. En prévention, un purin d’orties fait en lactofermentation peut être pulvérisé sur les plantes pour les rendre moins sensibles aux attaques de maladies et de nuisibles.
D.F. : Moi, je suis ravi d’avoir des mauvaises herbes au potager ! Elles occupent la place gentiment et nourrissent la vie du sol. Je ne les arrache que lorsque je manque de place ou que je veux planter autre chose à la place en leur disant merci ! Une fois arrachées, je les recycle en paillage pour mes cultures, donc elles sont bénéfiques. Il y a seulement deux réserves. La première, c’est qu’elles ne grainent pas. Lorsqu’elles sont en fleurs, c’est le dernier délai pour les supprimer. Autre point de vigilance : veiller à ne pas se laisser envahir si elles ont un système racinaire trop important !
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Et pour découvrir en savoir plus, rendez-vous sur le site Mon potager plaisir.