Attirer les abeilles dans son jardin
Les abeilles assurent la biodiversité essentielle à notre écosystème et ont un impact direct sur l’ensemble de notre chaîne alimentaire. Ces insectes butineurs sont les principales ouvrières de la pollinisation, elles participent activement à la reproduction des plantes cultivées et sauvages, et donc, à la production des fruits et des légumes. Pourtant, les espèces sauvages d’abeilles sont en voie de disparition. Alors voici des solutions simples à mettre en œuvre dans son jardin pour participer, à son niveau, à la sauvegarde de ces petites butineuses.
À quoi servent les abeilles ?
Commençons par le début. Outre le fait que les abeilles fabriquent le miel dans les ruchers, plus de 80 % des espèces mondiales de plantes à fleurs dépendent des insectes, dont les abeilles, par la pollinisation. La pollinisation est l’action de transporter les grains de pollen par l’intermédiaire d’un pollinisateur d’une plante à l’autre et de les féconder pour produire des graines. Les pollinisateurs sont variés, il y a le vent, l’eau, les oiseaux et les insectes, mais l’abeille est la championne : elle est capable de butiner à elle seule le pollen de 250 fleurs par heure et de stocker sur une seule patte 500 000 grains de pollen* !
Bannir les produits phytosanitaires
Que les choses soient claires : les pesticides et les insecticides, en plus de polluer le sol, les fruits et les légumes, tuent les abeilles. Donc le premier réflexe au jardin est de bannir définitivement ces produits chimiques. D’autant qu’à l’échelle d’un jardin particulier, ils sont inutiles. Les abeilles pollinisatrices se trouvent désorientées à leur contact ou s’étouffent en ingérant l’insecticide. Préférez toujours les méthodes naturelles comme l’eau de cuisson amidonnée, le compagnonnage des plantes ou l’utilisation de savon noir pour repousser certains ravageurs.
Planter des variétés mellifères
De la fleur jusqu’à l’arbre, un végétal est mellifère lorsqu’il produit du nectar, un liquide sucré qui attire les insectes pollinisateurs.
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Parmi les arbres, on trouve les abricotiers, amandiers, noisetiers, robinier, tilleul.
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Dans les arbustes, arbrisseaux et lianes, il y a l’argousier, l’aster, l’aubépine, la bignone, le céanothe, le genêt, le framboisier, la glycine, le jasmin.
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Les fleurs mellifères sont nombreuses : l’agastache, la bourrache, le bleuet, la campanule, le coquelicot, l’épilobe, l’érigéron, le fuchsia, le lupin, le népéta.
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Enfin, les plantes aromatiques avec la lavande, la menthe, la mélisse, la sarriette, la sauge, le thym, la verveine.
La phacélie, avec ses jolies fleurs bleu-mauve et son parfum enivrant, est LA plante mellifère par excellence. Cet engrais vert a un rendement variant de 134 à 441 kg de miel par hectare. À semer du printemps jusqu’en septembre, la phacélie est facile à cultiver sur tous types de sol.
Faire une guilde de plantes pour les abeilles
Une guilde est un groupe composé de différentes espèces de plantes qui, plantées en association, s’entraident et interagissent. Les différentes plantes d’une guilde ont des rôles variés et des fonctions complémentaires qui peuvent s’associer.
Voici la composition de la guilde pour les abeilles, selon Johann Gis, auteur du livre Permaculture, la bible pour débuter :
Tilleul, livèche, ail, ciboulette, menthe, cynorrhodon, galane, rosier du Japon, aneth, persil, carvi et échinacée.
Choisir les bonnes couleurs pour les abeilles
Oui, on n’y aurait pas forcément pensé, mais les abeilles sont davantage attirées par certaines couleurs parce qu’elles les voient distinctement. Dotées de 5 yeux, elles peuvent voir à 280°, reconnaître les formes et les lignes mais ne distinguent que quatre couleurs : le bleu, le jaune, le vert et l’ultraviolet. Aussi, les couleurs vives et les formes de fleurs se détachant bien du paysage sont les mieux adaptées pour elles. Privilégiez donc ces teintes dans vos parterres, pots et bacs pour que les abeilles butineuses se sentent comme chez elles !
Aménager des coins spéciaux pour les abeilles dans le jardin
Attirez les abeilles domestiques ou les abeilles sauvages avec des dispositifs et des espaces spécialement aménagés :
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Pratiquer un désherbage manuel sélectif
En plus d’être bio-indicatrices pour connaître la nature de votre sol, les mauvaises herbes telles que le trèfle, la pâquerette et le pissenlit sont des espèces rustiques très riches en pollen, alors ne les arrachez pas toutes de votre pelouse !
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Laisser un coin de terre nue
Les abeilles solitaires – qui ne vivent pas en ruche – représentent 90 % des abeilles et elles nichent dans la terre. Laisser des petites zones de sol à nues qui ne seront pas piétinées, pour les accueillir dans des coins de votre jardin.
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Conserver un coin sauvage
Laisser un coin de votre jardin à l’état sauvage, sans tonte ou intervention humaine, dans lequel pousse naturellement des fleurs de prairies. Les abeilles aiment la diversification floristique.
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Installer un abri pour les abeilles
Les abeilles solitaires ou sauvages élisent souvent domicile dans des refuges. Installez des bûches de bois percées ou laissez une cavité dans un muret. Elles pourront se sédentariser et se reproduire.
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Installer une ruche dans son jardin
La législation encourage l’installation de ruches dans les jardins des particuliers pour protéger les essaims d’abeilles. Vous devez simplement déclarer votre ruche dès son installation et ce chaque année pour obtenir un numéro d’apiculteur. Et ensuite, soit vous former dans l’un des ruchers-écoles de France, soit confier la récolte du miel à un apiculteur professionnel.
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Prévoir un point d’eau dans le jardin
Les abeilles sont sensibles à l’humidité dans l’air et ont besoin de climatiser la ruche en cas de fortes chaleurs. Donc, si vous avez une ruche dans votre jardin, il faut prévoir un abreuvoir à abeilles, sous forme de coupelle par exemple d’eau de pluie additionnée d’un peu de sel, posée non loin de vos plantes mellifères.
Lutter contre le frelon asiatique
Ennemi supplémentaire de l’abeille en France, la prolifération du frelon asiatique a amené l’État à prendre des mesures pour lutter contre sa présence largement répandue dans l’hexagone. Ce prédateur est capable de décimer une colonie entière d’abeilles en très peu de temps, en pénétrant dans la ruche. L’une des astuces est d’en réduire l’entrée, car le frelon asiatique fait presque 2 fois la taille de l’abeille. En Asie, il semblerait que les butineuses aient développé une stratégie de défense : elles entourent le frelon en masse compacte et vibrent des ailes pour faire grimper la température à 45°C entraînant la mort d’hyperthermie du frelon.
À noter que la piqûre de cet hyménoptère n’est pas plus dangereuse pour l’homme que celle de la guêpe.
* source : apiculture.net
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